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HOMMAGE AUX MAÎTRES ANCIENS


[...]Mais l'étude des œuvres de maîtres anciens ne relève pas seulement d’une curiosité analytique ou d’une tentative de mieux faire. “Faites ce qui n'y est pas, ce qui n'a jamais été fait" comme le disait Picasso.C'est également un hommage au grand art. Parce que l'art d'aujourd'hui ne représente pas un progrès scientifique et, comme le croient certains, mieux que ce qu'il y avait avant, mais un patrimoine vivant.


Lukás KANDL (1944) explore ARCIMBOLDO (1526 - 1593). Pas seulement, mais lui, le tchèque français est l'héritier légitime du peintre de la Renaissance du maniérisme qui a créé l'aboutissement de son œuvre à Prague, la ville natale de Kándl, et un des centres de l'alchimie. Arcimboldo est célèbre pour ses portraits,finement peints, allégoriques ou mystérieux, têtes énigmatiques faites de compositions de fruits et d'animaux. Les tableaux associatifs d'Arcimboldo sont complexes et amusants dans leur combinaison ludique de choses qui,lorsque vues ensemble, donnent quelque chose de tout à fait différent.

Kándl a une relation intense avec Arcimboldo, le peintre officiel de Rudolf II à Prague, dont il crée plusieurs variantes dont « Vertumnus couronné ». Vertumnus, un dieu principal des Etrusques adopté par les Romains, avait une relation amoureuse avec la déesse des arbres fruitiers, Pomona. Pour Arcimboldo, avec son grand savoir sur les mythologies antiques, ce fut une bonne raison de créer ce tableau à partir de fruits. Et pour Kándl, ce fut une bonne raison de relier le peintre et le souverain de manière alchimiste. Kándl dit : « J'aime penser que, dans une autre vie, je vivais dans cette ville et que j'étais responsable de la collection de Rudolf II. Je découvrais des outils et solutions astrologiques pour faire de l'or, trouvais des manuscrits hermétiques remplis de formules alchimiques, la pierre philosophale et ces animaux étranges que j'affectionne particulièrement. »

Kándl aime combiner les images des "Saisons" d'Arcimboldo. Au centre, "Flora", une variante du printemps, avec "l'été" et "l'automne" de chaque côté.

Flora s'écoule en perlant lentement à travers un cône de lumière en forme de Sablier sur une femme aux seis nus. Or; Arcimboldo créa plusieurs vatation de ce evele de saisons, y compris une nommée « Flora meretrix » aux seins nus.

Comme attribut particulier, elle tient le lys rouge à la main que l'on retrouve au milieu de la chevelure de Flora. De cette façon, le portraits de fruits "arcimboldiens" se décompose lentement dans ses détails et flotte vers le bas. Cela se produit également dans un second tableau de Kándl, dans lequel les fleurs. dont les couleurs se transforment lentement, s'envolent dans une courbe ascendante de "Flora" vers son homologue, en une trajectoire horizontale.

Des variations du "Printemps", Kándl en a choisi une qui n'est pas entièrement faite de fleurs, mais qui est plus proche du printemps de Botticelli (1445 - 1510), un portrait de femme avec une couronne de fleurs.[...] 


[...]Le français Jean BAILLY (1940) a étudié les œuvres du peintre baroque le plus mystérieux, Georges DE LA TOUR. On ignore tout de son parcours, de sa formation initiale et à quoi il ressemblait, mais il était le peintre officiel de Louis XIII et il a reçu le titre de « peintre ordinaire du roi ». C'était un bagarreur et un voyou dont les sujets dans sa peinture sont souvent des truands, des escrocs et des tricheurs. Bailly le met en scène dans le tableau de son hommage à l'artiste. Il a transformé le luthiste du "Vielleur au Chapeau" en son propre autoportrait et a remplacé l'instrument de musique par une palette. Les deux femmes derrière le mur proviennent de deux autres tableaux de Georges de la Tour. La femme de gauche de « Le tricheur à l'as de carreau » et « La diseuse de bonne aventure ». La tableau de Bailly est un tableau du Musée Imaginaire, parce que les modèles sont dispersés à Nantes, Paris et New York.


Anne BACHELIER (1949) a choisi un tableau d'un maître de la peinture historique du classicisme. "Madame Récamier" (1800) de Jacques Louis DAVID. Ce tableau n'est pas seulement un portrait de cette femme célèbre qui a donné son nom à un fauteuil, mais un tableau illustrant le style de la société de cette époque. David était le grand maître de la période napoléonienne, et quand il a appris que Madame Récamier avait demandé ce portrait non seulement à lui, mais aussi à son élève François Gérard (1802), il a refusé toute coopération future. Chez David, la dame se repose telle un monument, dans une salle sombre à l'arrière. Chez Bachelier, Mme Récamier est placée dans un espace ouvert, avec des oiseaux voletant et des détails propres au peintre, un chevalier et une fille en train de jouer.


L'artiste cubain Carlos Antonio SABLÓN PÉREZ (1981) se réfère aussi à un tableau de Jacques-Louis DAVID. « L'Empereur Napoléon dans son cabinet » devient « Le général dans son labyrinthe ». L'uniforme reste le même mais, de l'espace clos, il fait un paysage exotique comme celui d'un maitre de l'Ecole du Danube et la tête en forme d'olive de l'empereur se transforme en olivier bonsaï. C'est un anti-hommage au dictateur indiquant que les révolutionnaires peuvent être détruits par leur ego.


Lukás KANDL. (1944) a également choisi une image courtoise pour sa paraphrase. Il reprend le portrait de "Don Manuel Osorio de Zuniga" (1788) de Francisco GÖYA (1746 - 1828). C'est le portrait d'un enfant que Goya, bagarreur, bandit, chefs de gangs, torero et séducteur de femmes, peint avant le tournant que prend son art. Kándl change les attributs de l'environnement de l'enfant. À la place du gros chat, il a installé une multitude de chats et une panthère noire. La cage a disparu et le choucas et l'oiseau sont complétés par une variété d'oiseaux voletant autour du garçon. L'enfant de la noblesse est transformé en un enfant avec ses jouets vivants.[...] 


Profesor Gerhard HABARTA

2015

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